Halles

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Niort

Place commerçante d'importance, la cité de Niort dispose de halles dès le Moyen-Age. Les premières sont édifiées vers 1259 sur volonté d'Alphonse de Poitiers, juste à côté du port alors situé sur cette rive-ci de la Sèvre. En 1354, les halles sont détruites par une tempête et doivent être reconstruites, ce qui est fait en 1372. Ces deuxièmes halles, situées sur l'actuelle rue Victor-Hugo, sont démolies en 1793 pour des raisons militaires.

Peu après, la démolition des remparts et la désaffectation du donjon libèrent d'importants terrains en bord de Sèvre. En 1803, on se contente d'y édifier une halle provisoire dans le prolongement de la halle aux poissons, avec la mairie en retour d'équerre sur le côté sud. Le nouveau bâtiment, achevé en août 1803 et qui abrite une halle aux blés, un abattoir et un corps de garde, s'avère très vite trop petit. Par décret impérial du 7 août 1808, l'empereur Napoléon 1er accorde à la Ville de Niort une partie des terrains dépendant du château pour y construire de véritables halles, une caserne de gendarmerie et une prison. Ce projet est pourtant sans cesse repoussé, faute de financement. Il en est encore question en 1834.

Les halles "provisoires" apparaissent sur les plans cadastraux de 1809 et 1846 et sur le plan dit d'alignement de 1821. Celui-ci montre aussi l'existence de deux halles couvertes devant le donjon. En 1836-1838 puis en 1848 et en 1861, on envisage de déplacer l'activité d'abattoir en dehors de la ville, toujours en vain (ce sera fait en 1870).

Il faut attendre 1866 pour que le projet de nouvelles halles soit véritablement mis en oeuvre, sous l'impulsion du maire Alfred Monnet. Un concours d'architecte est remporté en janvier 1867 par G. Durand, ingénieur civil, architecte de la Ville de Niort. Il est prévu un édifice de 2000 mètres carrés en deux partie, l'une voûtée formant soubassement, l'autre couverte par une charpente métallique. Le modèle est proche de celui défini par Baltard et Callet pour les halles centrales de Paris, construites à partir de 1855.

Les travaux des nouvelles halles de Niort sont adjugés le 9 décembre 1868 à l'entreprise Aubert Frères, de Niort. L'opération s'avère complexe. Les fondations sont creusées jusqu'à douze mètres en profondeur pour trouver un terrain solide. Surtout, le projet ne cesse d'évoluer alors même que les travaux sont en cours. En 1870, on décide ainsi d'élever les murs extérieurs du bâtiment non plus en parpaings mais en briques. Le chantier s'achève enfin le 30 août 1871. Il a coûté 456.165 francs. Les halles ouvrent le 2 septembre. Les commerçants s'emparent de leurs emplacements, après que la Société d'horticulture ait organisé une exposition florale pour les fêtes du Congrès musical de l'Ouest. Le bassin central des halles est réalisé à cette occasion.

Pour améliorer l'accueil des commerçants et de leurs clients, deux auvents latéraux, soutenus par des colonnes en fer reposant sur une balustrade, sont ajoutés en 1928. Protégées au titre des monuments historiques en 1987, les halles de Niort sont aujourd'hui parmi les plus grandes et les plus anciennes de ce type en France.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1871, daté par source

Auteurs Auteur : Durand G.

Architecte de la Ville de Niort.

, architecte communal (attribution par source)
Auteur : Aubert Frères

Entrepreneur à Niort vers 1870.

, entrepreneur (attribution par source)

Représentatives des constructions publiques en verre et métal du 19e siècle, les halles de Niort sont situées sur un terrain en pente, à la jonction entre le centre historique et les bords de Sèvre Niortaise, à quelques pas du donjon. Elles sont encadrées par deux rues qui assurent aussi cette liaison. présentent un plan rectangulaire basilical.

Les halles, de plan basilical, comprennent deux niveaux : un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé. Le soubassement, en pierre de taille, permet de compenser la pente du terrain. Il comprend des galeries et divers espaces voûtés en pierre ou en brique, accessibles par les côtés ouest et nord du bâtiment, alors que du côté est et sud, on accède directement au rez-de-chaussée, via une esplanade à l'est. Au nord, la partie en soubassement est occupée par des commerces. Côté ouest, un escalier en pierre à deux larges volées donne accès au niveau supérieur des halles. Sous cet escalier, deux ouvertures centrales en arc surbaissé et deux autres plus petites, latérales, donnent accès à l'intérieur du soubassement.

Le niveau supérieur des halles est constitué d'un grand vaisseau en verre et à ossature métallique. Vaste rectangle de soixante-douze mètres de long sur vingt-six de large, il est protégé par une couverture à deux pans, avec deux bas-côtés qui se prolongent par des auvents extérieurs. Ces auvents sont soutenus par des colonnes en métal reposant sur la balustrade en pierre qui couronne le soubassement. Les quatre élévations du vaisseau central et de ses bas-côtés ont pour base des murs en brique avec chaînage en pierre de taille. Une rangée de claire-voies métalliques se trouve à mi-hauteur de chaque mur gouttereau, entre la pente de toit des bas-côtés et celle des auvents.

Les deux façades en pignon, est et ouest, recouvertes de carreaux en verre, sont structurées chacune par six colonnes à fûts cannelés et à chapiteaux. Les quatre colonnes centrales sont reliées par des arcs surbaissés, sous une poutre horizontale. Une autre arcature souligne le sommet du pignon central. Chaque façade est percée de trois portes, dont la porte centrale est surmontée d'un fronton triangulaire. L'horloge qui s'y trouve est entourée par un décor en relief, identique sur les deux façades, qui présente les armes de Niort, des cornes d'abondance, le dieu grec Hermès, protecteur du commerce, et Déméter, déesse de l'agriculture (elle porte une gerbe de blé dans sa main gauche).

A l'intérieur, deux rangées de colonnes métalliques (quarante au total), à fûts cannelés et chapiteaux corinthiens, séparent le vaisseau central des bas-côtés. La toiture du vaisseau central est sommée, au droit du faîtage, d'un lanterneau (partie surélevée recouverte d'une verrière permettant la ventilation de l'édifice). La couverture est supportée par une ossature de poutres en fer formant un quadrillage rectangulaire et recevant des chevrons. Les vingt fermes métalliques, qui semblent élaborées selon le modèle Polonceau, sont constituées d'arbalétriers à section en I. Les entraits, de section ronde, sont horizontaux. L'ensemble confère à l'édifice une grande légèreté. Au centre, une fontaine fait partie du système d'hygiène et de confort (toilettes, colonnes creuses pour l'évacuation des eaux usées, sol incliné...) imaginé par l'architecte Durand.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : brique

  3. Matériau du gros oeuvre : métal

  4. Matériau du gros oeuvre : verre

Toits
  1. métal en couverture
Étages

étage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : lanterneau

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Niort , rue Brisson

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1809 A 41, 1846 K 1, 2016 B0 1 à 15

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